Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/220

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Et ces fiers conquérants résolurent enfin
De vaincre à temps perdu l’assiégé par la faim.

Mais les précautions de Cadot sont bien prises.
Toujours sur le qui-vive, à l’affût des surprises,
Près du cercueil des morts, au chevet des mourants,
― Car les mousquets anglais ont éclairci ses rangs, ―
L’étrange révolté veille et se multiplie ;
Tandis que le drapeau, sur sa hampe qui plie,
En face des Anglais enfermés dans leur camp,
Au vent flotte toujours intact et provocant.

À de forts ennemis croyant avoir affaire,
Les assiégeants honteux et ne sachant que faire
N’osaient plus hasarder un combat désastreux ;
Maudissant le guignon, se querellant entre eux,
Ils passèrent l’été, sans que ni violence
Ni ruse, un seul instant, trompât la vigilance
De Cadot, que jamais rien ne put assoupir.

Or, l’automne arrivé, il fallait déguerpir.