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J’ai bien connu jadis le vieux Baptiste Auclair.
C’était un grand vieillard jovial, ayant l’air
Déluré d’un ancien capitaine en retraite.
Autrefois au Nord-Ouest il avait fait la traite,
Et sa fortune aussi, disait-on dans le temps ;
Mais cela n’était pas bien sûr, car à trente ans
Il était retourné, sans le moindre étalage,
Reprendre la charrue et sa place au village,
Héritier de la terre et du toit paternels.