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l’art dans l’afrique australe
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bétail de différentes robes et tacheté de façons plus ou moins diverses…

Leur connaissance des couleurs est, d’autre part, très limitée, ainsi ils ignorent totalement le bleu qui pour eux se confond avec le gris ; il en est de même du violet, de l’orange et autres tons intermédiaires que leur daltonisme ne distingue pas.

Cependant ils connaissent le vert qui pour d’autres indigènes, notamment au Gabon, n’existe pas.

Il y a dans le pays un bel oiseau, une fleur vivante, une sorte de colibri, nommé par notre compatriote Le Vaillant le « sucrier malachite », au plumage soyeux vert-bleu, qu’on rencontre de loin en loin, surtout là où il y a des groupes d’aloès en fleur ; le chasseur mangera l’oiseau, cela est indiqué, mais il peut arriver que de sa dépouille il fasse l’ornement de sa coiffure, tignasse ou couvre-chef. Nous n’avons jamais rencontré qu’une indigène émue par un paysage, mais il faut ajouter que l’excellente Mamontuedi, fidèle membre de l’église d’Hermon, avait une certaine éducation et possédait une profonde spiritualité. Elle avait été plusieurs semaines sur une ferme de l’Orange, située près d’Elangsberg, une montagne qui se dresse isolée dans la plaine non loin de Bushmen’s Kop. La vue de cette montagne l’avait impressionnée, car, à son retour, elle nous disait qu’Elangsberg « était tranquille comme si elle écoutait Dieu ! »