Page:Frédéric Christol - L'art dans l'Afrique australe, 1911.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
73
à propos d’un parasol

Une particularité que j’ai pu souvent observer, c’est que, fréquemment, les indigènes reconnaissent un portrait… par l’oreille !

En général, nous ne faisons guère attention à cet organe pour trouver une ressemblance. Il est cependant à peu près stable et ne paraît pas vieillir comme le visage, c’est ce que nous faisait remarquer, il y a quelques années, notre éminent professeur à l’École des beaux-arts, le maître L. Gérôme.

Mais il faut, pour reconnaître une oreille, une intensité d’observation que nous n’avons pas souvent à ce degré-là !

Du reste, les Bassouto, comme sans doute les peuples pasteurs, reconnaissent aisément dans un troupeau les moutons et les chèvres d’un tel ; ceux
Hélène mamontuedi, membre de l’église d’hermon
qui sont âgés, ou ceux qui ont été achetés dans un autre district, ou enfin ceux qui sont « nés à la ménagerie ».

Par contre le sentiment des beautés de la nature est très réduit chez eux : un beau paysage, un coucher de soleil les émotionneront très peu ; de la plus belle fleur ils diront volontiers ce que nous disait l’un d’eux : « Est-ce que cela se mange ? »

Cependant, un beau grand bœuf pourra exciter leur admiration ; et leur langue, si pauvre à certains égards, possède quantité d’expressions pour désigner le