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XII
PRÉFACE

javelot, s’élancent à la poursuite d’un troupeau protégé par de petits hommes bruns. La plupart des hommes bruns se retournent et font face à l’ennemi, tandis que d’autres fuient, poussant devant eux le troupeau. Ces animaux sont peints à main levée, sans aucun contour tracé auparavant pour guider le pinceau, avec un souci de l’exactitude et un sens de la vie et du mouvement vraiment homériques. Ce procédé de peinture rappelle l’art japonais qui excelle à brosser en deux ou trois touches de couleur un cheval, ou un oiseau, ou un arbre, se préoccupant plus de la forme que des contours.

La facture du corps humain n’est pas moins intéressante. Le corps offre, de même que sur les plus anciens vases grecs, une variété de poses et une hardiesse dans l’indication du mouvement, qui contrastent avec la disproportion du torse et des membres, par rapport à la tête qui est traitée d’une façon très sommaire. Les mêmes caractères se retrouvent sur les autres peintures rupestres. Sur l’une d’elles, qui représente des tireurs d’arc, le corps arrive à avoir une forme presque schématique ; sur une autre, que