Page:Frémont - Les Français dans l'Ouest canadien, 1959.djvu/171

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président et le secrétaire élus sont, comme par hasard, des Français. Le premier chef du secrétariat sera également un Français, l’auteur de ce livre, auquel en succédera un autre, M. Antonio de Margerie, à l’œuvre depuis plus de trente ans. Et ce sera plus tard sous l’impulsion d’un énergique Charentais — M. Raymond Denis, aujourd’hui fixé à Montréal — que la société atteindra son maximum de prestige et d’efficacité. Un Bordelais de Saint-Brieux, M. Louis Demay, a aussi détenu longtemps avec distinction la présidence des deux associations de groupement national et de défense scolaire. On trouve un égal esprit de coopération au Manitoba et en Alberta, même si les Français n’y ont pas été aussi nombreux aux premiers postes. Nous avons vu qu’en Colombie-Britannique, la dernière venue dans le domaine de l’organisation nationale, Belges et Français ont joué aussi leur rôle.

Nulle part la présence de la France n’a plus sa raison d’être que dans cet Ouest canadien, où elle retrouve à chaque pas les traces de ses fils découvreurs, missionnaires, colonisateurs. La vieille civilisation française ne peut négliger ces jeunes terres d’avenir qui constituent une réserve pour le monde de demain. Elle y a des intérêts à défendre, des amitiés à entretenir, une culture à faire partager. Elle se doit de ne pas abandonner à lui-même le vaillant petit groupe de Français, de Canadiens et de Métis qui y maintient depuis deux cents ans — et au prix de quels sacrifices ! — la langue et les traditions de la France qui ne veut pas mourir.