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Page:Fréron - L Année littéraire 1775.djvu/17

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ANNÉE 1775.
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L’Orateur Académique entre en matière. Il dit, au ſujet de la naiſſance de Catinat & de la profeſſion qu’il avoit d’abord embraſſée, qu’il quitta le Barreau pour avoir perdu une cauſe qu’il croyoit juſte & non pas inconteſtable, comme s’exprime M. de la Harpe : une Vérité eſt inconteſtable ; ce n’eſt pas le terme propre pour une Cauſe. Le Panégyriſte obſerve que ſon héros étoit propre à tous les genres de ſervice militaire. » Nous pourrons dans lạ ſuite, dit M. de la Harpe d’un ton fort échauffé, lui rendre grâces au nom de la Patrie de tous les différens travaux entrepris pour elle, & qui nous le montrant ſous différens points de vue, nous apprendront tout ce qu’il pouvoit être : voyons d’abord ce qu’il a été, &c ». L’orateur eſt louable de prévoir, avec tant de ſagacité, ce qu’il pourra faire quand l’occaſion s’en préſentera. Mais qu’il eſt beau de voir M. de la Harpe rendant fièrement grâces à Catinat, au nom de la Patrie, qui ſans doute l’en a chargé ! Quand on a de pareilles fonctions à remplir, il eſt certain qu’on ne