Aller au contenu

Page:Fréron - L Année littéraire 1775.djvu/539

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ſon fuſil, & s’appuyant ſur le bout du canon ſe met à lire la lettre lorſqu’il apperçoit & reconnoît le prétendu Marchand. Il reprend ſon fuſil, ſans s’appercevoir qu’il eſt embarraſſé dans des herbes longues & traînantes, & la ſecouſſe qu’il donne pour l’en arracher fait partir le coup qui le renverſe mort ſur la place. Voilà Madame de Murville veuve & maîtreſſe d’elle-même ; elle revient à Paris, ſe réconcilie avec ſa famille qu’une ſi mauvaiſe conduite avoit révoltée, &, ſon deuil fini, elle épouſe Rozane qui étoit toujours amoureux, mais trop ſage, trop ſenſible pour une femme auſſi légère que celle qu’il aimoit. Le bonheur des deux époux ne dure pas long-temps. Madame de Rozane rencontre dans une maiſon un fat nommé Cardonne, amant de cette Madame d’Archènes pour laquelle elle avoit une ſi belle haine ; elle forme le projet de le lui enlever. Cardonne n’étoit pas ſans agrémens ; il fait des progrès auprès d’elle. Elle conſent enfin à un rendez-vous lorſqu’elle reçoit de lui une lettre d’ex-