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Page:Fréron - L Année littéraire 1775.djvu/541

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mariage, pour recouvrer l’affection & l’eſtime de M. de Rozane. Elle part pour le Périgord, où il s’étoit retiré, & où il faiſoit le bonheur de ſes vaſſaux. Près d’y arriver, elle envoie un de ſes gens à la découverte. Il revient lui dire que ſon Maître eſt dans un petit bois près du Château, & qu’en ſe hâtant, elle le trouvera sûrement au même endroit. » À ce récit, dit-elle, je devins pâle, tremblante : Mademoiſelle, Des Salles (la Gouvernante de ſa fille) qui craignoit que je n’héſitaſſe, ordonna de marcher… Nous gardâmes le ſilence juſqu’à une portée de fuſil du bois ; là, mon amie, me voyant prête à me trouver mal, propoſa de me faire devancer par ma fille, & d’attendre à paroître, que ſa préſence, ſes careſſes, euſſent diſpoſé le Comte à me recevoir. Je goutai ſon idée ; elle me ranima ; nous ne conſultâmes plus que ſur les moyens de faciliter la reconnoiſſance. Mes bracelets, mon collier, un cœur de rubis ſingulièrement beau, que Rozane m’avoit donné lorſque je