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Page:Fréron - L Année littéraire 1775.djvu/551

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Célide aime le Marquis de Bliville, dont elle eſt adorée ; comme elle n’eſt pas riche, elle tremble que le père de ſon Amant ne veuille pas conſentir au mariage de ſon ſils. En effet, le Marquis fait à ſon père l’aveu de ſa paſſion pour Célide. Le père qui a d’autres vues déclare qu’il a déja diſpoſé de ſa main, & qu’il épouſera dans huit jours la fille du Duc D***. Ces mots ſont un coup de foudre pour le Marquis : toute ſa raiſon l’abandonne ; il tombe dangereuſement malade. Dans cette circonſtance il écrit à Célide ; c’eſt d’une main qu’il ſoutient à peine qu’il lui trace ſes derniers ſentimens ; les ombres de la mort l’environnent… » Adorable Célide ! ô vous que j’aime ! ô vous que j’idolâtre ! je n’ai pû vivre ſans vous ! vivre ſans Célide ! ô Dieu ! le jour ne m’eſt rien ſans elle ! mort ! ô mort que j’implore ! viens finir mes peines : elle exauce mes vœux… Je ne vois plus… quelle obſcurité… ! quelles horreurs… ! La plume m’échappe…