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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/114

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ami » et lui offre une prise ; dans trois mois il l’invitera à dîner. Il adresse ses plus charmans sourires aux magistrats et se persuade que ces derniers lui répondent lorsqu’ils inclinent la tête.

Notre homme est, dès lors, devenu l’hôte du Palais-de-Justice. Allez y chaque jour, vous serez certain de l’y rencontrer.

Avec quel sourire ironique il regarde les « nouveaux » qui se permettent de donner une appréciation erronée sur telle ou telle plaidoirie. Lui, ne se trompe jamais ; lorsque quelquefois le jugement ne correspond pas à l’idée qu’il s’en était faite, il affirme que ce sont les juges qui ont tort.

Le « vieil habitué » sort de chez lui préoccupé comme s’il allait « à ses affaires, » et de fait ce sont de véritables affaires pour lui. Il ne dort pas, la veille d’un procès à sensation, et le soir, devant le foyer, il raconte à sa femme, à ses enfants, à ses amis, qui ne l’écoutent pas toujours, les péripéties de telle audience.

Quelquefois il dit : Nous, en parlant du tribunal, et son plus grand bonheur serait, s’il n’était pas si âgé, de travailler son droit pour arriver à franchir la barrière de bois qui le sépare des avocats.

Et que l’on ne croie pas que ce type est