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ces de la quatrième page. C’est là que l’on court la chance de rencontrer parfois, pour la plus grande joie des avoués, notaires et hommes de loi, des renseignemens sur des héritages à réclamer, sur des recherches faites en vue de découvrir des personnes disparues, etc. Ce travail fatigant est confié souvent à des dames et régulièrement on peut les voir feuilletant les lourds volumes des journaux, notant sur des flèches les trouvailles, hélas ! trop rares pour elles, reprenant le lendemain la tâche de la veille, toujours muettes, toujours gracieuses cependant, toujours penchées sur le lourd volume qui, quand il est terminé, fait place à un autre, à perpétuité.

Tout change ; la bibliothèque seule est immuable et, avec elle, son public. On a eu beau déménager récemment la bibliothèque, on aura beau la changer de place dans cent ans, il y aura encore pour l’observateur, des lecteurs assidus de la Revue des Deux-Mondes, des gens qui annoteront les dictionnaires, des dames qui feuilletteront des collections de journaux, et des potaches qui viendront chanter leur amour en s’accompagnant de la lyre des poètes défunts.