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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/135

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préposés eut récemment des émotions terribles : il avait affaire à un teinturier qui réclamait un beau volume. Le teinturier avait les mains noires ; le garçon tremblait pour le livre. — Allez vous laver les mains ! — Mais elles sont propres. — Elles sont noires, vous allez déteindre ! — Ma teinture a bon teint, ne craignez rien. » Nous ne savons comment l’incident se vida, mais le lendemain le teinturier revenait avec les doigts jaunes et, pendant une semaine consécutive, le malheureux garçon eut à discuter avec les sept couleurs de l’arc-en-ciel.

Tandis que la plupart viennent pour s’instruire, pour s’amuser, pour se renseigner, il y a la catégorie de ceux qui se rendent à la bibliothèque par métier. Nous ne parlons pas, bien entendu, des académiciens en quête d’une idée pour un discours, des artistes à la recherche d’une conception grandiose, des bibliophiles en campagne pour quelque manuscrit « rare et curieux. » Ce sont les rois de la maison et quelques-uns de ces hôtes, les plus fidèles, jouissent même de la prérogative très-enviée de pouvoir déposer leurs cartons ou leur portefeuille dans les armoires vides.

Le métier vrai consiste à rechercher dans les collections des journaux certaines annon-