Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Voyez-vous, monsieur, toutes ces spécialités médicales sont faites pour tromper le public. Ma femme a été sauvée par quelque chose que bien peu de gens connaissent. »

Naturellement, vous vous enquérez du remède. Votre voisin a l’air de chercher dans sa mémoire et finit par vous indiquer sa panacée.

Vous descendez de tramway sans plus songer à la conversation que vous venez d’avoir, mais, à votre premier rhume, à celui d’un parent, d’un ami, d’un indifférent même, vous vous souvenez du remède, et l’inventeur en profite pendant que le racoleur et son compère, l’homme à la toux, se promènent ailleurs en voiture publique ou en chemin de fer, l’un toussant et l’autre le plaignant sans cesse.

Voilà un des types de racoleur ; il y en a des quantités, variant à l’infini.

Les uns sont chargés d’allécher les acheteurs pour la vente d’un immeuble, d’un café, d’un restaurant ; les autres opèrent sur une échelle moins vaste encore. Le métier s’étend du racoleur qui, embrigadé dans la claque, fait son possible pour attirer à l’acteur des applaudissemens, jusqu’à celui qui se charge de fournir dans certains cas une famille aux gens qui n’en ont pas ; du racoleur s’occupant