Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/241

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Ils se trouvent quelquefois réunis huit, dix, douze au même endroit, et alors les aboiemens vont leur train. Les petits chiens, les roquets, les boule-dogues sont d’habitude les plus nombreux, mais il se trouve parfois aussi de beaux animaux qui n’ont pas de colliers, qui ont perdu leurs maîtres ou qui ont été chassés pour une raison quelconque. Ceux-là inspirent plus de pitié à l’homme chargé de les abattre, et souvent il leur fait grâce de quelques jours. Mais, lorsque le propriétaire ne s’est pas présenté au bout d’un certain temps, il faut exécuter la sentence prononcée par l’arrêté préfectoral.

Le supplice n’est pas long ; l’équarrisseur passe un nœud coulant autour du cou de l’animal, le hisse de la sorte le long d’un petit poteau, saisit un lourd maillet et assomme le chien qui souvent pousse à peine un cri.

Le lendemain, le poste de police reçoit un petit papier : « Doit, pour avoir abattu tant de chiens.… » c’est 1 fr. ou 1 fr. 50 par tête.

Le corps du supplicié appartient à son bourreau. Lorsque le chien a la chance d’être réclamé par son propriétaire, ce dernier paye 2 fr. à M. Haitte pour les frais de nourriture pendant trois ou quatre jours.

Veut-on savoir maintenant combien il y a