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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/264

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ils sont comme les pièces péruviennes, ils ne valent rien du tout.

Vous savez bien cela, braves campagnards crédules, qui formez heureusement la minorité de nos populations. Cependant, qu’une épidémie éclate sur vos bestiaux, et, au lieu d’aller, comme la plupart des vôtres, chez le vétérinaire, vous avez quelquefois recours au sorcier. Par exemple, soyez tranquilles ; si le premier ne trouve quelquefois pas le remède, le second en a toujours un à votre disposition, et cela coûte cher, sans en avoir l’air. Écoutez bien cette petite aventure arrivée à un fermier d’un petit bourg de l’arrondissement de Neufchâtel :

Notre homme avait deux vaches malades. Ces deux animaux constituaient toute sa fortune ; il ne voulait pas les perdre et alla voir un « sorcier » du voisinage, à l’heure « — Je viendrai chez vous demain, et je guérirai vos bêtes. » À l’heure fixée, le guérisseur se présente : « Mettez au feu un chaudron, remplissez-le d’eau et laissez bouillir ! » Le fermier accomplit l’ordre pendant que son compagnon exécute une petite danse autour du feu allumé dans la cour, et qu’il chante sur l’air de Au clair de la lune quelque chose d’absolument incohérent. L’eau bout. « Jetez trois œufs dans la marmite. »