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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/265

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L’ordre est encore suivi. Les œufs devenus durs, le sorcier les retire et les mange tranquillement.

Pendant ce temps, les vaches poussaient dans l’étable des beuglemens plaintifs. Le repas terminé, le guérisseur jette au fond du chaudron deux poignées de terre, quelques herbes, un cochon d’Inde vivant et la patte d’une poule, qui, vivante aussi, a dû subir cette amputation. — Il manque à la sauce une pièce de dix francs ! » C’est la grosse question ; il faut toujours de l’argent pour ces sauces-là.

Le fermier crédule ouvre sa cassette, et en tournant avec un manche à balai ce mélange bizarre, le sorcier escamote habilement la pièce de dix francs, et se retire.

Le mystère est terminé ; le mauvais sort est écarté.

Par bonheur, dans le cas que nous citons, les vaches ne moururent pas parce qu’elles ne devaient pas mourir. Il en résulta pour le « sorcier » une vogue énorme et il fait depuis ce temps de bonnes affaires.

Aussitôt qu’un animal est malade, on le fait venir. Quant au fermier, c’est désormais un convaincu, et s’il lit ces lignes, il sourira de pitié de notre incrédulité.

Voici un autre fait plus amusant qui s’est