Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/276

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À cinquante ans passés, j’embrasse cette carrière
Je suis poëte et acteur comme a été Molière
Mon Savetier de Péronne, est ma première comédie
Et le Pont-Audemer, monsieur, est ma patrie.

Ailleurs, il dira aussi :

 
Quand j’ai commencé mes ouvrages
J’avais à peine cinquante ans,
L’on disait dans tous les villages
Cet homme a beaucoup de talents.

Déjà sa réputation grotesque était établie : la drôlerie de sa physionomie falote n’avait pas, en effet, peu servi à populariser l’apprenti-poëte. Autant qu’on en peut juger par un joli dessin d’Hyacinthe Langlois (Bibliothèque de Rouen) gravé par lui-même en médaillon, Olivier Ferrand avait le masque grimaçant d’un polichinelle du XVIIIe siècle, sculpté à coups de couteau par un sculpteur de Nuremberg. C’est, sous les mèches de la perruque qui se termine par une courte queue, une figure de Cadet-Roussel, vieilli et osseux, sillonné de petites rides s’entremêlant aux coins des yeux ; le nez long, accentué, se recourbe en bec de corbin au-dessus d’une bouche que le rictus entr’ouvre, laissant à découvert les dents ébréchées et cassées. Un habit noir à haut collet, laissant passer