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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/289

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ce beau jour, un couplet qu’il débita au public :

Ah ! messieurs, pour moi quelle gloire !
Qui m’arrive encore aujourd’hui.
J’aurai toujours dans la mémoire
D’avoir joué chez Franconi.
Au galop, autour du manège,
Le public m’a très applaudi,
On pourra dire jusqu’à Liège :
Ferrand a fort bien réussi.

Pour s’exercer à l’art hippique, il n’est que juste d’ajouter, au dire de son ennemi et rival J.-B. Bailly, qu’il s’était déjà montré, en public, à cheval sur un cochon.

Ferrand lui-même, auquel tenait si fort le titre d’écuyer de Franconi, a compose une pièce pour immortaliser son nouvel exploit, le Poète au manège ou l’Auteur de Normandie protégé d’Apollon. La protection du dieu des poètes s’explique autrement par ce fait, qu’en voulant faire le saut du tonneau, Ferrand avait fait un chute sans gravité. Déjà même on colportait le bruit de sa mort :

Il a voulu passer à travers un tonneau,
Une chute l’a mis à deux doigts du tombeau.

Mais Ferrand, ressuscité, montra bien qu’il existait encore, en publiant