Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/322

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teint frais, les yeux malins et rieurs, les cheveux longs renvoyés en arrière, Morainville avait adopté pour coiffure un vaste chapeau relevé par devant, et orné d’une plume, et, pour vêtements, l’habit à basque et la cravate de foulard multicolore nouée à la Collin, sous un large col rabattu. Ainsi nous le reproduit une belle lithographie de Lange, à Chartres, rééditée dans l’ouvrage que M. Jourdain a consacré au chansonnier populaire. Morainville était né à Rouen le 7 mars 1795. Son père, qui était logeur, l’avait destiné à être ouvrier imprimeur ; mais, à seize ans, il s’engagea. Blessé à Dresde, il revint à Rouen, et commença à composer ses chansons, dont le premier recueil parut à Rouen chez la veuve Ferrand, rue Ganterie. Celui-ci s’intitulait Recueil de la Gaîté, ou Recueil de chansons, rondes, ariettes, romances, vaudevilles. En épigraphe, étaient placés ces vers :

À jouir qu’on s’évertue,
Et, de peur qu’il ne nous tue.
Mes amis, tuons le temps.

Morainville, à la dernière page,