Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/339

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On vous lance
Une ordonnance
Pour vous mettre à la raison.

À la même époque à peu près, d’autres types encore se partageaient la rue : le marchand de poil velu ou de poil à gratter, installé souvent sur la place du Vieux-Marché, faisant précéder sa vente aux marmots du quartier de quelques tours de physique et d’une jonglerie éblouissante de couteaux lancés en l’air ; le marchand de douillons que Bérat, dans une belle lithographie, nous a montré portant devant lui son éventaire, avec une grosse tête réjouie et des cheveux longs de Béranger populaire ; la marchande d’écorces de citron à deux liards la pièce, une de ces friandises du menu peuple recherchées par tous les gamins passant au bout du pont de pierre. Très laide, avec un œil crevé, la marchande d’écorces de citron, avec son tablier à bavette blanche, son mouchoir noué en marmotte à la Fanchon, était parisienne et avait, en dépit de sa laideur, séduit sa clientèle par la propreté et le soin avec lequel elle menait sa petite industrie. Voilà encore la