Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/341

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par là…, je viens d’acheter la ferme de…, située à… en Caux…, moyennant 200,000 fr., et je m’en vas… » Voici un autre marchand de cirage, avec la tenue militaire, poussant un cri bizarre ; c’était un ancien Polonais réfugié en France, après avoir vaillamment combattu pour l’indépendance de son pays ; voici la mère Denis, une vieille folle, obséquieuse, courant tous les cafés de Rouen, vers 1824, pour offrir aux clients une marchandise préservatrice dont l’annonce ne pouvait être faite qu’à l’oreille. Aux refus qu’elle recevait, elle ne répondait que par une révérence de paysanne tenant sa jupe à deux mains. Telle nous la représente un dessin de la collection Pelay. Parmi les industriels de la rue comment ne pas citer le père Robillard, un grand vieillard à la jambe de bois, à la longue barbe, aux cheveux rejetés en arrière, qui, le premier, installa une boutique sur le Clos Saint-Marc pour y vendre des antiquités ; comment ne pas citer le plus célèbre de tous, l’illustre Godard, marchand de pots de chambre, roi des