Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/345

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tessons de faïence, pour amasser les badauds auxquels il vendait une colle ou une pâte pour « raccccommoder la faïence ou la porcelaine ». Faut-il aussi, parmi les commerçants de la rue, rappeler le couple du marchand de berlingots et de sa femme promenant leur éventaire, bas monté sur une table qu’ils tenaient chacun d’un côté, et jetant pendant la soirée leur cri bien connu des gamins :

J’en ai du rouge et du blanc
Mes enfants
Ça sort du four du marchand
Tout bouillant !

Pendant quelque temps on prétendit qu’ils avaient hérité d’un million : le conte était faux, comme pour l’ouvrier des quais, devenu millionnaire de par un héritage de sa mère, descendante des comtes d’Avenel.

Faut-il évoquer la mémoire des innombrables marchands de plaisirs, qu’ils se promènent avec leur boîte ronde surmontée d’un tournant, ou qu’ils aient un poste fixe, comme l’aveugle abrité sous la statue de Boieldieu ? N’ont-ils point échappé à l’oubli : l’albinos secouant à tour de