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nillés, dormant à poings fermés. Accroché à la muraille, sur laquelle on aurait récolté une ample provision de salpêtre, un tableau, une véritable toile assez grande et représentant un paysage ensoleillé du midi ; dans un coin, un vieux piano, et, assis sur l’unique chaise, un homme plus vieux encore. Il lit, détourne à peine la tête quand nous entrons, et reprend sa lecture.

Quand nous sortons, nous demandons à notre compagnon quel est ce singulier personnage.

— C’est un savant, répond-il, « il a écrit plus d’un livre, » et il nous dit tout bas un nom, un nom bien connu, imprimé sur un intéressant traité d’histoire naturelle que nos pères ont tous eu entre leurs mains. Le vieillard a près de quatre-vingts ans.

— Mais ces hommes qui sommeillaient ?

— Bah ! c’est un philanthrope et comme il ne dort jamais, il prête son lit à ceux qui n’en ont pas.

Et là-dessus, le « coq » partit, nous laissant tout abasourdi.

Puisque nous parlons de ces « couchers de soleil » d’un nouveau genre, nous sommes