Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/366

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blique. Tous ces déboires ne devaient pas altérer sa bonne humeur. Lui-même a décrit ainsi sa nouvelle profession : « Aujourd’hui j’exploite en vrai philosophe mon théâtre en plein vent, ce qui me dispense des frais de garde et m’affranchit du droit des pauvres, me permet de causer avec mon parterre et d’en accepter une prise de tabac ; mon pittoresque accoutrement et ma coiffure classique et romantique tout à la fois me servent d’affiches, laissant aux grands titulaires le soin d’être timbrés. Enfin, je chante et distribue à mon bénévole auditoire les inoffensives ballades que ma muse grivoise m’inspire tout en répétant ce refrain d’un royal farceur de l’ancien régime : « Tout est perdu fors l’honneur ! » Et de fait comme homme privé Gringalet était des plus estimables. Bon, d’une humanité excessive, pour sa famille, pour sa femme qui était la veuve d’un ancien officier de l’armée, il était la providence du quartier Martainville, qu’il habita longtemps, soit rue Tout-Pas, 2, au deuxième, soit rue des Crottes, 16,