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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/57

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presser sur mon cœur. Mais ces murs bien hauts nous séparent. Nous nous retrouverons dans l’éternité d’un monde meilleur.

Ô influence du feuilleton sur les cerveaux faibles !

Nous donnons un exemple du style. Il y a sur tous les murs des spécimens nombreux de ce genre de littérature éplorée.

Voici, au milieu des regrets de toutes sortes, un remords sincère :

Je demande bien pardon des larmes que je cause à mon père, à ma mère, à mes sœurs. Au revoir ailleurs.

Le lendemain matin on retrouvait le jeune homme qui avait écrit ces trois lignes pendu au pêne de la porte des cabinets.

Ce qui est étonnant pour le milieu où nous nous trouvons, c’est la rareté, nous allions presque dire l’absence de dessins obscènes ou de termes orduriers. À part les inscriptions : « Mort aux vaches ! » (les vaches sont en termes d’argot les agens de police) — à part des malédictions contre les rouges (les conseillers à la cour et les avocats généraux), il n’y a rien de bien… corsé.

Quelques malfaiteurs sont gais, témoins ceux-ci qui s’expriment dans le langage des muses :