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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/68

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Le lecteur nous saura-t-il gré de lui avoir ainsi présenté le long tableau de cette vie des « soleils ? » Peut-être, au contraire, nous en voudra-t-il de toute cette boue remuée et qui peut donner la nausée.

Nous avons éprouvé, pourtant, et nous n’hésitons pas à l’avouer, un charme étrange à parcourir ces bas-fonds peu connus d’une grande ville ; à vivre pendant quelques heures la vie de cette population, d’autant plus intéressante à étudier qu’elle fait tout son possible pour se tenir à l’écart. Nous y avons trouvé le piquant, la saveur particulière de l’énorme antithèse, et nous n’avons jamais respiré avec plus de volupté l’air pur et frais, qu’au sortir de ces bouges enfumés où l’atmosphère est viciée comme les individus qui les fréquentent.

Sur la vieille capitale normande, grande par ses souvenirs, grande par ses monumens, grande par la réputation de sagesse et d’intelligence de ses habitans ; sur cette terre que la pioche ne peut remuer sans ressusciter de l’histoire, tout a été dit. L’imagination des poètes a pu parcourir d’un immense coup d’aile les siècles glorieux, depuis Rollon jusqu’à Pierre Corneille ; les artistes ont pu