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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/92

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-bouis » improvisés, le « baryton » ne parut pas ; il était le seul homme de la « troupe, » on l’attendait ; la recette était perdue avec son absence ! Le directeur eut un trait de génie. Il prit un de ses garçons, le revêtit d’un habit noir, le poudra légèrement, le conduisit sur l’estrade et lui glissa à l’oreille ces mots : « Maintenant, chante tout ce que tu veux, ou je te mets à la porte. »

Le malheureux garçon débita deux ou trois gaudrioles pas trop mal. Son air effaré contribuait à le rendre plus comique encore ; il remporta un succès fou.

Le lendemain, lorsque le véritable baryton se présenta, sa place était prise, et pour gagner sa vie, il dut accepter l’emploi du garçon laissé vacant depuis que son titulaire s’était transformé en étoile de très-petite grandeur.

Tous les ans, pendant un mois, le Rouen qui s’amuse ne manque pas de se transporter de jour ou de nuit à la fameuse foire Saint-Romain qui s’est fondée une vieille réputation.

C’est dans les coulisses de cette foire que nous allons mener le lecteur du Rouen bizarre.