Aller au contenu

Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À propos de ces types de musiciens qui disparaissent de jour en jour, voici deux anecdotes assez curieuses :

L’été dernier, une de nos plus charmantes divas, qui obtient en ce moment beaucoup de succès en Amérique, se trouvait à Rouen où elle était venue donner plusieurs représentations. Elle eut, un soir de relâche, la fantaisie de « monter à la côte, » entendit chanter et s’amusa beaucoup. Ses compagnons, voulant voir l’effet que produirait sa jolie voix sur un pareil public, insistèrent tant, qu’elle finit par se faire entendre. Le croira-t-on ? elle n’obtint qu’un très-léger succès, et nous sommes même forcé, pour dire toute la vérité, d’avouer qu’il y eut des sifflets. « En a-t-elle une voix, celle-là ! » cria un garçon tonnelier.

La diva, en femme d’esprit, rit beaucoup de son aventure ; elle avait entendu une fois dans sa vie le bruit des sifflets !

La seconde anecdote est un peu plus récente ; elle montrera de quelle façon on peut être quelquefois un artiste de talent sans s’en douter :

Un soir, dans un de ces petits « bouis-