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Page:François Barbé-Marbois - Histoire de la Louisiane et de la cession de cette colonie par la France aux États-Unis de l'Amérique septentrionale, 1829.djvu/123

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DE LA LOUISIANE.

En 1672, les Français établis depuis un siècle au Canada, apprirent des indigènes qu’au voisinage des grands lacs étaient les sources d’un fleuve qui coulait vers le midi à travers de magnifiques forêts ; ils l’appelaient Namesi-si-pou, c’est-à-dire, la rivière aux poissons. Ils ajoutaient que ces vastes espaces n’avaient jamais été visités par les nations blanches. Cent quatre-vingts ans étaient écoulés depuis que Colomb avait découvert l’Amérique, et cependant le cours du fleuve était si peu connu, que plusieurs plaçaient son embouchure dans la mer Vermeille, entre le Mexique et la Californie. Des aventuriers intelligents partirent en 1673 de Québec pour aller reconnaître cette contrée ; ils descendirent le Mississipi jusqu’à l’embouchure de la rivière des Arkansas, qui est à la droite du grand fleuve et s’y jette vers le 33e degré de latitude. De retour au Canada, les récits qu’ils firent au comte de Frontenac, gouverneur, ne lui permirent pas de douter de l’importance de la découverte. La Salle, son successeur, fut autorisé à s’en assurer lui-même.

En 1679, allant du nord au midi, il pénétra jusqu’à la rivière des Illinois et il crut la décorer par le nom de Seignelai, qu’elle ne garda pas long-temps. Le nom de Colbert donné au