Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/187

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curer aux princesses captives dans le Temple des nouvelles de la Reine.

Alors se préparait dans le silence la procédure monstrueuse où, jusque dans la nature, tout fut outragé.

Cependant je conservais encore quelque espoir. Ma confidente à la Conciergerie l’entretenait par ses rapports et voulait le faire partager à la Reine.

— Madame, lui disait-elle, je parlais de vous, ce matin, avec l’accusateur public. Voici comment il s’exprimait :

» — Je ne sais pourquoi la Reine a été transférée de la tour du Temple à la Conciergerie. Dans les pièces qui m’ont été remises, aucune n’est à sa charge.

» Madame, je ne désespère pas, continuait cette femme, qu’incessamment vous soyez reconduite au Temple.

» — Vous le croyez, répondit la Reine, pour moi je suis loin de l’espérer. Ils ont immolé le Roi ! Ils me feront périr malheureuse comme lui. Non, je ne reverrai plus mes enfants ni ma tendre et vertueuse sœur ! »

À ces mots la Reine fondit en larmes.

Dans ces circonstances un fidèle sujet conçut le