Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/23

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La première partie des Souvenirs a été rédigée avec soin dans la Prison de la Force. La seconde partie, qui concerne l’Émigration, n’est qu’une suite de notes reliant entre elles des pièces dont Hüe connaissait l’importance et dont il tenait à expliquer l’origine. Ces derniers chapitres, sans doute, n’étaient pas destinés à la publicité ; ils présentent une intensité de vie moins grande, un caractère plus documentaire que les premiers. Ils contiennent des incidents curieux mais on regrette, à leur lecture, que l’auteur ne se soit pas plu à nous y présenter la silhouette du roi Louis XVIII, dont il fut l’intime, comme il l’avait fait pour le roi Louis XVI.

Sans nous essayer à remplir cette lacune, on nous pardonnera donc de rapporter ici quelques souvenirs concernant les rapports de Louis XVIII et de François Hüe, souvenirs qui dépeignent à merveille le monarque énigmatique et la cour de la Restauration. Ils seront un très imparfait complément des anecdotes que Hüe nous a contées sur ses Princes, une compensation légère au mutisme qu’il garde sur les premières années de la Restauration.

François Hüe laissa un fils, héritier de son attachement à la maison royale de Bourbon : André baron Hüe, lieutenant à quinze ans au régiment de Dillon, puis, à la Restauration, capitaine aux mousquetaires, chef de bataillon d’état-major et premier valet de chambre du Roi à la mort de son père. Fidèle aux traditions de sa famille, André Hüe brisa son épée en 1830 et abandonna toutes ses charges. Depuis