Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/249

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Quand Madame fut arrivée à Vienne, l’Empereur fit monter sa maison sur le même train que celui des archiduchesses. On lui donna pour grand maître le prince de Gavres et pour grande maîtresse madame la comtesse de Chanclos. Elle prit le deuil le plus austère, consolation qui lui avait été refusée au Temple, et vécut dans la plus grande retraite.

Étant au nombre des rares Français qui pouvaient l’entourer, je recevais des personnes dévouées à la mémoire de ses augustes parents des lettres fréquentes dont le but était d’obtenir de ses nouvelles. En transcrivant ici deux lettres de madame la princesse de Chimay[1], et de madame la princesse de Tarente, que j’avais eu l’honneur de connaître au service du feu Roi, je ne saurais mieux marquer la touchante affection qu’elles avaient conservée pour Madame Royale.

Erfurt en Thuringe, le 26 janvier 1796.

« Depuis l’instant, monsieur, que la Gazette m’a appris que vous suiviez Madame, je me suis senti le besoin, le désir de vous écrire.

  1. La comtesse de Riquet-Caraman, princesse de Chimay, née Fitz-James, dame d’honneur et amie de la reine Marie-Antoinette.