Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/250

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» J’ai laissé passer les premiers moments de votre arrivée à. Vienne, et je ne puis différer davantage à me donner la consolation que je vais trouver à m’entretenir avec celui dont l’attachement, dont le dévouement sans bornes pour mes infortunés maîtres me sont connus depuis si longtemps. Parlons surtout de cette malheureuse petite princesse dont l’existence et la liberté me paraissent un songe, un miracle !

» Je ne puis me fier à ce que disent les gazettes et les lettres particulières sur sa santé que l’on dit bonne ?

» Je crois aisément à ses sentiments de douleur, de douceur, d’élévation et de dignité qu’elle montre ; mais, monsieur, il me faut des détails sur tout ce qui la concerne. Que de sentiments différents dont mon pauvre cœur doit être ému ! Les bontés de l’Empereur, l’amitié que lui témoigne la famille impériale doivent adoucir la plaie dont il est déchiré, mais aussi que de souvenirs amers doivent s’y mêler ! puis la contrainte dont la reconnaissance paraît lui faire un devoir envers son libérateur quoiqu’il fût bien mal de se l’exagérer.

» Il faut qu’elle ne se contraigne pas, son moral comme son physique en ont un grand