mains de la Reine, pourquoi feraient-ils du mal à papa ? Il est si bon !…
À six heures, le Roi parut sur le balcon de l’une des premières salles, et jeta un regard sur les cours. Une acclamation universelle l’invita à descendre dans le jardin. Il s’y dirigea accompagné d’une escorte fidèle. C’étaient MM. de Saint-Priest[1], de Viomesnil, de Briges[2], de Bachmann[3], de Boissieu[4]. Aussitôt que Sa Majesté parut, on battit aux champs. Les cris de Vive le Roi ! s’élevèrent et se prolongèrent sous les voûtes du palais, dans les corridors, dans les cours et dans les jardins ; mais lorsque, ayant traversé une partie de la cour principale, le Roi se trouva vis-à-vis de la grande perte du Carroussel, des forcenés l’aperçurent, ils crièrent, avec l’accent de la fureur : Vive Pétion ! À bas le Roi ! Vive la Nation ! Le Roi passa dans le jardin. Là se firent entendre de semblables cris et de pareilles menaces. Frappé de ces derniers mots : « Vive la Nation ! » le Roi répondit avec dignité : « Et moi aussi je dis : Vive la Nation ! Son bonheur a toujours été le premier de mes vœux. »