Page:François d’Aure-Geneviève ou L'innocence reconnue tragédie, 1670.djvu/118

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2420 De n'avoir jamais rien qui vous soit refusé.

Je veux que nous entrions en même jouissance

De l'état que le Ciel a mis en ma puissance ;

Et c'est de la façon qu'en ce trésor exquis

Que nous trouvons tous trois, nous aurons tout acquis. 2425 Çà mes chers Serviteurs, je ne veux plus qu'on pleure.

Mon Othon, mon Henry, mon Rodolphe à cette heure,

Comme vous devez être, ou comme vous étiez,

Soyez unis en paix à vos chères moitié ;

Afin que vous et moi d'une étroite concorde 2430 Possédions les bonheurs que le Ciel nous accorde.

Nous avions tout perdu, nous aurions tout gagné

Si mon fils, d'une épouse, était accompagné.

BENONI

Je veux ma Biche.

GENEVIÈVE

Or sus, elle vous accompagne ;

Et vous pourra servir de fidèle compagne.

SIFROY

à l'Ambassadeur 2435 Monsieur, que dites-vous de nos contentements.

L'AMBASSADEUR

J'ai perdu la parole à ces ravissements,

Et vous prie, Seigneur, par mes promptes dépêches

Que je puisse en porter les nouvelles plus fraîches.

SIFROY

Je vous satisferai ; mais ayez la bonté 2440 De souffrir avec nous que ce jour soit fêté.

À Henry

Mon Henry, conduis-nous au train de nos Carrosses,

Que nous nous retirions pour célébrer des noces

Où nos biens séparés se doivent réunir.

À Geneviève

Allons, mon cour, allons, et faisons rajeunir 2445 Ce grison siècle d'or des années anciennes,

Dans l'innocent égard des libertés chrétiennes.

Donnons aux Étrangers, aux Sujets, aux Valets,

Des fêtes, des festins ; des Bals

no match

et des Ballets.


Je permets pour le Roi, à JEAN-BAPTISTE BOTTIER, d'imprimer la présente Tragédie, composée par Messire F. D'AVRE, Curé de Minières ; et dédiée à Madame l'Abbesse de Malnouë. Fait ce 16 Août 1668.

BOUVIER.

CONSENTEMENT.

Soit fait suivant les conclusions du Procureur du Roi, les jour et an susdits.

MUSSARD.

Notes

[1] Braverie : Dépense en habits. Cet homme a dépensé tout son bien en braveries inutiles. [F]

[2] Adonis : C'est le nom propre d'un jeune homme d'une rare beauté, né de l'inceste de Cyniras, Roi de Chypre, et de Myrrha sa fille. Il fut tué par un sanglier ; et Vénus, qui l'avait tendrement aimé, le changea en une fleur, qui fut teinte de son sang. [T]

[3] Le mot playes est considéré comme ayant deux pieds, nous ne remplaçons pas par plaies qui est la graphie moderne.

[4] Voyent est conservé pour avoir deux pieds.

[5] Vraye est conservé pour avoir deux pieds.

[6] v. 509, on devrait lire "ce hideux", nous conservons pour éviter le hiatus.

[7] Arrouser : Inonder, entourer, environner, assiéger. [SP ]

[8] Merci : miséricorde. [FC]

[9] Rogue : Superbe, fier, altier, méprisant, peu courtois. [F]

[10] Bravant : Choquer, mépriser quelqu'un, le traiter de haut en bas. [F]

[11] Affaire : C'est un gasconisme de faire ce mot masculin et de dire un bon affaire. [FC]

[12] Prix-fait : Prix commun ou le prix convenu d'une chose. [L]

[13] Quoique : Dans le XVIIe siècle, on le trouve quelquefois avec l'indicatif ; ce qui n'est plus usité. [L]

[14] Devis : Menus propos, entretien familier. [L]

[15] Nenni : Non. Il n'est que du style familier. [FC]

[16] Pariage : Terme de Coutumes, qui se dit d'un droit de compagnie et de société, établi par un accord, ou association, entre un Seigneur, ou le Roi, un Abbé, ou l'Église, pour l'exercice de la Justice, ou pour la levée des droits et amendes sur les justiciables, dont il y a plusieurs exemples dans les anciens Titres. [T]

[17] Dans le document numérisé, Il manque ici le texte des pages numérotées 54-55.

[18] Astheure : aduerb. du temps présent. [Nicot]

[19] Ramas : Assemblage de diverses choses. [Ac. 1762]

[20] Casuel : Ce qui arrive fortuitement sans avoir rien d'assuré. [F]

[21] Impourvu : Terme vieilli. Non prévu. [L]

[22] Bril : subst. masc. étincelle. - Feuillage.

[23] Offre : Offre a été autrefois masculin. [L]

[24] Comparant : Acte extrajudiciaire, par lequel on fait une représentation, ou une demande, pour des choses qui sont de juridiction volontaire. [L]

[25] Sage-mère : synonyme de sage-femme.

[26] Affidé : Confident, celui en la foi et en la discrétion de qui on se confie. [F]

[27] Montre : Action de montrer ; sens qui n'est guère usité que dans la locution : faire montre, montrer avec une sorte d'étalage. [L]

[28] Rencontre : Vaugelas remarque qu'en quelque sens qu'on emploie rencontre, il est toujours féminin, et que les bons Auteurs n'en usent jamais aûtrement, que néanmoins en matière de querelle, plusieurs le font masculin, et disent : ce n'est pas un duel, mais un rencontre ; que cependant le meilleur est de le faire féminin. [FC]

[29] Interrogat : Question, demande dont on attend réponse. [F]

[30] Grief : Douloureux, dangereux, qui se dit en cette phrase, Une griéve maladie [T]

[31] Conjouir : Se réjouir avec quelqu'un d'une bonne fortune qui lui est arrivée, d'une bonne affaire qu'il a faite. [F]

[32] Conjouissance : Compliment qu'on fait à quelqu'un pour lui témoigner la joie de quelque heureux succès qui lui est arrivé en sa fortune, en ses affaires. Les Princes s'envoient des Ambassadeurs exprès pour faire des compliments de conjouissance sur leurs mariages, sur leurs advenements à la Couronne, etc. [F]

[33] Rebut : Ce qui est de moindre prix et valeur, qu'on méprise, qu'on rejette. [F]