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Page:François d’Aure-Geneviève ou L'innocence reconnue tragédie, 1670.djvu/117

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À me donner la main que rien ne vous retienne :

Tenez-moi pour tout vôtre, et soyez toute mienne.

SIFROY

2395 Répondez, ma Germaine, Othon que je chéris

Vous parle tout riant, rendez-lui quelques ris.

Que tout rie aujourd'hui, ouvrez votre poitrine,

Et ne me dites plus d'être pauvre orpheline.

Parlez d'autre façon, et dites le non mot, 2400 Je suis assez puissant pour faire votre dot.

Je le ferai si haut, et d'un tel avantage,

Qu'Othon ne peut prétendre un plus haut mariage.

GENEVIÈVE

Parlez, ma fille.

GERMAINE

.

Hélas ! Que dirais-je après vous ?

Je veux, puisqu'il vous plaît, qu'Othon soit mon époux. 2405 Ses biens et mes défauts m'ont toujours empêchée

De croire que de cour il m'eusse recherchée :

Mais je vois d'un esprit tous nos cours animés,

Qu'il m'aime, que je l'aime, et que vous nous aimez.

OTHON

Je reçois, Monseigneur, l'effet de vos largesses.

SIFROY

2410 Ce n'est qu'en attendant celui de mes promesses.

GENEVIÈVE

Mais Rodolphe et Clotilde ont l'esprit en suspens,

Pour savoir de quels biens ils soient participants.

RODOLPHE

Madame, c'est de vous. Votre seule présence

Nous suffit, pour combler toute notre espérance. 2415 Vous êtes notre part.

SIFROY

Et sa rencontre aussi

Comblant tous mes désirs, me met hors de souci :

Mais étant votre part, il faut que je vous montre

Que nous avons tous trois fait la même rencontre.

Demandez seulement, et je suis disposé