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Page:François d’Aure-Geneviève ou L'innocence reconnue tragédie, 1670.djvu/96

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Les posant à l'endroit où le tout s'est trouvé,

Et lui rendant la clef, par son ordre achevé.

J'eus le contentement de l'avoir obligée

Devant la même nuit qu'elle fut égorgée.

L'AMBASSADEUR

1875 Vous devez sur l'égard de ce bon traitement,

En avoir le mérite et le contentement.

À Gertrude

Qu'en dites-vous, Madame ?

GERTUDE

Hélas ! Qu'en puis-je dire :

Je pense à la Princesse, et la vois au martyre,

Admirant son courage à prêter le collet 1880 Au combat de l'honneur où ce beau sang couler.

Mais quel est son Écrit ?

L'AMBASSADEUR

Faisons-en l'ouverture.

Dans votre attention recevez ma lecture.

Il ouvre son papier, et lit l'Écrit.

GENEVIEVE

, à Sifroy

Adieu, Sifroy, je vais mourir,

Puisque vous voulez que je meure ; 1885 Ma vie est lasse de courir,

Ayant atteint sa dernière heure ;

Ma mort comblera tous nos voux,

Vous la voulez et je la veux :

Et par mes misères finies 1890 Nos envieux seront punis

De voir que nos corps désunis

Nos volontés seront unies.

Pour ce chef on verra d'accord

Votre ordre et mon obéissance ; 1895 Vous voulez et je veux ma mort,

C'est à mon gré qu'on me l'avance :

Mais puisque votre esprit consent

À la mort d'un fils innocent,