Page:Franc-Nohain - Guide du bon sens (1932).djvu/42

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portent en eux une utilité exemplaire, le bon sens ne serait pas le bon sens s’il ne reconnaissait pas la valeur de l’exemple.

Encore faut-il que cet exemple serve à quelque chose et n’obéisse pas ici au seul aiguillon du stupide orgueil, ennemi-né du bon sens.

Je ne pense pas que ce que l’on appelle un « tour de force » soit un exemple à recommander ni à suivre, et quand on me demande d’applaudir le malheureux qui croit accomplir quelque chose d’extraordinaire parce qu’il se tient en équilibre sur le sommet de la carlingue d’un avion en plein vol, j’accorde, si cela peut lui faire plaisir, que ce qu’il accomplit là est sans doute extraordinaire, mais n’est pas raisonnable.

Et que de complications dans ces tours, que de mal tous ces gens se donnent pour se tenir aussi loin que possible des limites de la raison, depuis le cycliste qui démonte ses roues, démonte sa selle, et chevauche son guidon après avoir pris soin, bien entendu, de le retourner devant derrière, jusqu’à ce gymnaste qui se balance en tenant à pleine mâchoire la ceinture de son partenaire qu’il balance avec lui, ou à l’équilibriste qui place les uns sur les autres les objets les plus hétéroclites, et lui par-dessus !

À la vue de ces appareils prodigieux au nickel étincelant, que combinent certains