Page:Franc-Nohain - Les Chansons des trains et des gares, 1900.djvu/13

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Certes, par ces temps de cosmopolitisme et d’affirmations cyniquement internationalistes, plus que jamais je tiens qu’il faut rester fidèle à sa station, fidèle à la ligne qui côtoie nos prés verts, à la locomotive dont la fumée en panache égaya nos premiers horizons ; mais ce m’est une raison nouvelle de rendre grâce à la puissance créatrice, qui, — enfant de la Bourgogne généreuse, comme j’avais l’honneur de vous le dire, cher Monsieur Noblemaire, — m’assignait déjà par droit de naissance la seule voie que, poète, j’eusse aimée et voulu choisir : ce P.-L.-M. qui est le vôtre.

P.-L.-M. : — titres à quelle trilogie, portiques pour quel triptyque, symboles de quelle trinité ?

Oui, le vocabulaire usuel pourra donner à d’autres lignes les noms d’Orléans, que sais-je ? et de l’Est, et du Nord, et de l’État lui-même, — vous, vous restez le P.-L.-M., à jamais drapé dans l’étroit et mystérieux manteau de cette ellipse, en pudeur et en beauté !

Discrètes initiales, formule devant qui l’on rêve, poètes, cherchons-nous autre chose ? Et ce mystère n’apparaît-il pas source de toute poésie, — suffisamment voilé pour demeurer troublant, suffisamment