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Page:Franc-Nohain - Les Chansons des trains et des gares, 1900.djvu/172

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Leurs enfants (ils avaient deux garçons et trois filles),
Ou encor lorsqu’il leur venait de la famille,
         On me sortait en grande pompe,
         On remuait un peu ma trompe,
(J’avais surtout le don d’amuser le vieil oncle
                           Alphonse),
         Et puis l’on me laissait tranquille.

         Soudain, voici que, sous prétexte
         Que c’est bientôt la saint Silvestre,
         Veille du premier jour de l’An,
Brusquement on vient m’arracher de ma retraite,
                           On me jette
         Au beau milieu de ce Paris bruyant,
Où l’on me force à rester, tout le jour, ballant,
                           Ballant la tête !…

         D’abord, je ne suis pas très fier,
Mais, je vous le demande un peu, de quoi ai-je l’air ?…
                           J’ai l’air d’une bête !
         Saluer, d’un geste entendu.
         Des gens que l’on n’a jamais vus,