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Page:Franc-Nohain - Les Chansons des trains et des gares, 1900.djvu/192

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                À cette époque, on l’appelait Toto :
        Il attrapait des papillons, et, dans l’éteule,
Cueillait des bleuets bleus, et des coquelicots, —
En mettra-t-on, demain, autour de son linceul ? —

Paille d’or, près de la ferme, les grandes meules…

        La ferme, et la fermière… il rêve : —
        Et le bon lait des vaches et des chèvres !…
Fermière aux cheveux blonds, daigne adoucir ma fièvre
        Et m’apporte un peu, rien qu’un peu
        De ce lait, qui calme le feu
        Qui brûle ma gorge et mes lèvres… —

Le bon lait blanc, la paille d’or, les bleuets bleus…

            Soudain, il se dresse en sursaut,
            Hagard, et balbutie ces mots,
        Les yeux fixes, et les pupilles dilatées :
            — Au lieu de les garder plutôt,
Pour étouffer le bruit des roues et des chevaux,
        Buveur imprévoyant, que les ai-je jetées,

        Les pailles de mes chalumeaux !… —