Page:Franc-Nohain - Les Mémoires de Footit et Chocolat, 1907.djvu/118

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en habit de soirée, gilet et cravate blanche, gardénia à la boutonnière, et raie impeccable partageant par le milieu ses cheveux crépus ; et cette photographie est ainsi dédicacée :

« Offert à ma mère pour sa fête. — Marie. »

Marie, — Mme Marie Raphaël, — qui écrivit ces lignes d’une écriture fort élégante ma foi (c’est elle le secrétaire habile et zélé de Chocolat), Mme Raphaël envoyant, pour la fête de sa mère la photographie de son mari : famille vraiment patriarcale, je le répète, et ne saurait trop le répéter, que celle où la photographie du gendre est le souvenir le plus précieux, le plus agréable cadeau, dont se réjouira le cœur de la belle-mère !

Et voilà qui prouve bien que, lorsqu’au cirque Chocolat fait chorus avec Footit dans ses plaisanteries contre les belles-mères, qui sont, comme chacun sait, les plus irrésistibles de toutes les plaisanteries, et qui font rire jusqu’aux petits enfants — de confiance — ce n’est là, pour Chocolat, que de la littérature.

Et littérature encore, rien que littérature, la scène fameuse et classique où Footit, avec les marques extérieures du désespoir le plus profond, vient raconter à Chocolat qu’il a perdu « son pôvre femme », sa femme qui vient d’être tuée d’un coup de pied de cheval, un cheval dont c’est la spécialité — il a fait déjà plus de cent victimes, — d’assommer ainsi l’épouse de son propriétaire.