Page:Franc-Nohain - Les Mémoires de Footit et Chocolat, 1907.djvu/23

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l’équitation ; il ne paraissait plus sur la piste, mais, presque chaque jour, on lui faisait monter les petits poneys qui figuraient le soir, dans la « chasse au Renard », le classique numéro des cirques d’alors ; et sa grande fierté était de pouvoir accompagner ainsi à la promenade l’écuyère remarquable qu’était sa mère : quelles jolies chevauchées, quelles équipées étonnantes, à raconter, à la rentrée, à ses petits camarades ! quels admirables souvenirs de vacances !

Cette fois, par exemple, où il revint au collège, le visage tout balafré par les griffes d’un ours : oui, l’ours du cirque, l’ours cavalier, qui tournait sur la piste, monté sur ce même petit poney que, dans la journée on prêtait au jeune Footit ; il y avait peut-être de la jalousie, en effet, de la jalousie équestre dans la façon dont il avait égratigné son jeune rival qui avait culbuté dans la fosse où on le tenait enfermé !…

Mais quelles balafres glorieuses pour un collégien, au milieu d’autres collégiens qui tout au plus furent égratignés par le chat d’une vieille tante, ou par quelque impatiente et taquine petite cousine !…

Et le jeune Footit grandissait ainsi parmi l’admiration de ses petits camarades, et, sans éclat mais non sans prestige, sur les bancs d’Arnold College, usait ses premières culottes, qui n’étaient pas