Page:Franc-Nohain - Les Mémoires de Footit et Chocolat, 1907.djvu/28

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à tour, a mission d’assurer le vivre et le couvert de ses trois compagnons.

L’escouade de Footit ne fut pas la moins joyeuse.

Un soir, qu’après le spectacle ils regagnaient l’auberge où Footit, « fourrier » de semaine, était venu, dans la journée, retenir deux chambres, comme ils s’étaient un peu attardés, que l’aubergiste avait le sommeil dur, ou qu’il était peut-être sourd, ou pour toute autre raison, — bref, ils ont beau sonner, carillonner, la porte reste close.

— Sommes-nous bêtes, dit Footit, qui, levant le nez en l’air, aperçoit, entr’ouvertes, deux fenêtres au premier : voilà nos chambres !

La courte échelle, un rétablissement, et Footit est dans la chambre, en effet, mais dans une chambre dont le lit est déjà occupé par un voyageur, lequel, réveillé brusquement, pousse un cri, prêt à bondir sur l’intrus ; mais Footit s’excuse :

— Pardon ! nous nous trompions d’étage !

Et comme une apparition, ou mieux une disparition, il disparaît, d’un saut, par la fenêtre, retombe au milieu de ses compagnons, et constate tout bonnement :

— Ce n’est pas au premier, les chambres, c’est au second !

Et voilà pour montrer que, malgré l’avis de certains médecins, il n’est pas toujours bon de dormir les fenêtres ouvertes…