Page:Franc-Nohain - Les Mémoires de Footit et Chocolat, 1907.djvu/96

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— Monsieur Chocolat, si vous n’entendez pas, je vais être encore obligé de vous gifler !…

— Je n’entends pas, parce que votre téléphone ne marche pas.

— Venez à ma place, vous allez téléphoner, nous allons bien voir ; et je vous préviens, Monsieur Chocolat, si le téléphone marche, je vous donne une gifle !…

Chocolat prend la place de Footit, Footit la place de Chocolat, — et Chocolat téléphone :

— Allo ! allo ! vous m’entendez ?

— J’entends très bien.

— Voulez-vous me prêter cent sous ?…

Alors Footit, se relevant prestement :

— Vous avez raison, Monsieur Chocolat, le téléphone est cassé !…

Mais, le plus souvent, Chocolat fait preuve d’une intelligence moins déliée :

— Écoutez, Chocolat, et devinez : connaissez-vous quelqu’un qui est né de mon père et de ma mère, et qui n’est pas mon frère, et qui n’est pas ma sœur ? Vous ne devinez pas ? Quelqu’un qui n’est ni mon frère, ni ma sœur, et qui est le fils de mon père et de ma mère, — c’est moi !

Chocolat trouve cette devinette admirable ; et, tout fier et désireux d’en étonner les autres, il se précipite vers un écuyer :

— Ce n’est pas mon frère, ce n’est pas ma sœur, et pourtant c’est l’enfant de mon père et de ma mère, qui est-ce ?