Page:France. Ministère de l’intérieur - Informations générales, 1941-06-24.djvu/3

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Croyez-moi. Le moment n’est pas venu de vous réfugier dans l’amertume ou de sombrer dans le désespoir. Vous n’êtes ni vendus, ni trahis, ni abandonnés. Ceux qui vous le disent vous mentent et vous jettent dans les bras du communisme.

Vous souffrez et vous souffrirez longtemps encore, car nous n’avons pas fini de payer toutes nos fautes. L’épreuve est dure. Beaucoup de bons Français et parmi eux, les paysans et les ouvriers, l’acceptent avec noblesse. Ils m’aident aujourd’hui à supporter ma lourde tâche. Mais il me faut mieux encore.

Il me faut votre foi, la foi de votre cœur, la foi de votre raison. Il me faut votre sagesse et votre patience. Vous ne les acquerrez que dans la discipline que je vous impose et dont, seuls, les oublieux de notre Histoire, ou les adversaires de notre Unité, cherchent à s’évader.

Rappelez-vous surtout que vous êtes des hommes, les hommes d’une vieille et glorieuse nation. Ressaisissez-vous. Chassez vos alarmes. Venez à moi, nous sortirons de la nuit où nous a plongés l’affreuse aventure.

b) MESSAGE DE L’AMIRAL DARLAN.

L’amiral de la Flotte Darlan a adressé, le 19 juin, aux Français dissidents combattant en Syrie, le message suivant :

« Je m’adresse aujourd’hui aux Français qui, en Syrie, dans les rangs gaullistes, se battent contre leurs frères.

« Vous êtes presque tous de jeunes hommes pleins de foi et de courage.

« Parmi vous, il y a de jeunes officiers que j’ai personnellement connus et pour qui j’éprouve plus de pitié que d’amertume.

« Vous avez comme nous, et avec nous, ressenti cruellement le malheur de notre pays. Au lendemain de l’armistice, vous vous êtes demandé où était votre devoir. Mal informés, vous avez cru qu’il fallait continuer la lutte. Si vous aviez été mieux renseignés, si vous aviez mieux connu l’histoire de la France, vous auriez compris, vous, les fils d’une bonne race, qu’il fallait sauvegarder avant tout l’unité de la Patrie, que votre devoir était de suivre le Maréchal, quand, il y a un an, il invitait tous les Français à « se grouper autour de lui et à n’écouter que leur foi dans le destin de la Patrie ».

« Mais d’autres, qui, je le dis bien haut, n’ont ni votre désintéressement ni votre droiture, vous ont trompés. Leur crime est impardonnable.