Page:France - Le livre du bibliophile, 1874.djvu/13

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au caprice des compositeurs ignorants. L’orthographe y est variable, mais non arbitraire, et la ponctuation y frappe l’observateur attentif bien plus par sa fixité que par son apparente bizzarerie. Si Jean Racine n’a pas relu scrupuleusement les épreuves de la dernière édition de son théâtre, La Fontaine multipliait les errata à la suite des recueils de ses Fables, montrant ainsi qu’il n’était point indifférent à la correction typographique de ses œuvres. Molière, peu soucieux que ses pièces fussent imprimées, tenait du moins à ce qu’elles le fussent correctement.

Nous ne voulons pas être plus dédaigneux que ces grands hommes. Pour obtenir l’exactitude qui nous est précieuse, nous reproduisons fidèlement la dernière édition publiée du vivant de l’auteur, toutes les fois que cette édition a été revue ou tout au moins avouée par lui. Mais s’il nous a suffi de suivre cette règle pour établir presque totalement les textes de Rabelais, de Regnier, de La Fontaine, de La Rochefoucauld, de La Bruyère, etc., nous l’avons reconnue insuffisante pour les écrivains qui, comme Molière, sont morts en laissant inédite une grande partie de leur œuvre, et complétement inapplicable à ceux qui, comme Montaigne, ont corrigé et amplifié leur livre après l’avoir livré pour la dernière fois à l’imprimeur. Dans ces différents cas nous reproduisons, à défaut des manuscrits