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coup plus rapide que l’autre, a l’inconvénient de produire une pâte moins liée, d’où résulte un papier moins solide. Mais c’est là une nécessité moderne qu’il faut subir. En basse Normandie, dans la vallée de Vire, quelques petites usines ont encore conservé leur ancien outillage de pilons ou marteaux, etc.

La durée du papier dépend en grande partie de la matière employée : le chanvre, sous ce rapport, est préférable au lin.

Les papiers de chanvre ou de lin se font encore à la main. C’est ce qu’on nomme les papiers à la forme. On comprend que la beauté de leur façon et l’égalité de leur épaisseur dépendent beaucoup de l’adresse avec laquelle l’ouvrier étend la pâte. On comprend aussi que la grandeur de la feuille est forcément limitée par la longueur du bras de l’homme et par le champ que peut parcourir la vannette.

On est d’abord frappé de l’apparente étrangeté des noms par lesquels on distingue les unes des autres les diverses sortes de papiers : le pot, la couronne, l’écu, le raisin, le jésus, le grand soleil, le grand aigle : ces noms viennent de la marque qu’ils portaient autrefois dans leur fil et qu’on pouvait voir en plaçant la feuille entre l’œil et le jour. Cette marque représente, en effet, tantôt un pot, tantôt une couronne, tantôt un écu, etc.

Les papiers de coton, comme nous l’avons dit,