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sont employés aujourd’hui pour tous les livres qui ne sont pas d’un luxe exceptionnel. Ces papiers sont fabriqués non à la forme, mais à la mécanique.

Le papier de coton, bien qu’il ne donne pas les mêmes promesses de durée que le papier de fil, est capable de se conserver intact par delà les limites ordinaires de la vie humaine (ce qui doit rassurer les bibliophiles), lorsque du moins le coton y est pur, et non mêlé, comme il arrive souvent, à des substances fibreuses végétales et minérales, telles que paille, écorce d’arbre, kaolin, sable, etc.

Le papier teinté ne diffère pas essentiellement par sa fabrication de tout autre papier incolore ; la teinte résulte d’une substance colorante ajoutée à la pâte. Ce n’est là qu’un artifice pour plaire aux yeux.

Le papier de Chine a besoin d’une mention spéciale ; il en faut préciser l’emploi. Toute personne qui n’est pas absolument étrangère aux livres et aux estampes sait distinguer le vrai papier de Chine du chine français qui en diffère sensiblement. Nous parlons ici du vrai chine, léger comme du liége, très-mince et très-spongieux à la fois, et doux et brillant comme un foulard de soie. Malgré toutes ces qualités, le papier de Chine, trop inconsistant, doit sa réputation, non pas à sa propre beauté, mais bien à ses affinités particulières avec l’encre d’impression. Son tissu